Pouvons-nous tous contribuer au “Mieux vivre ensemble » ?

Mar 12, 2020

Voilà une sacrée question, non ? Et si vous avez déjà critiqué un de vos congénères parce qu’il parle trop fort dans le bus, qu’il gare sa voiture devant votre sortie de garage ou qu’elle ne vous regarde ni ne vous parle après que vous lui ayez tenu la porte … cette question vous concerne, comme elle me concerne !

Pour tenter de répondre à cette délicate question, nous vous proposons une définition du “bien vivre ensemble”. Ensuite, pourquoi nous posons-nous la question et regardons à quelles conditions nous pourrions dépasser l’état actuel. Enfin, quel engagement personnel nous pourrions imaginer chaque jour pour y contribuer.

Mieux vivre ensemble : quelle contribution pouvons-nous apporter ?

1. Mieux vivre ensemble : une définition

Pour une raison qui m’échappe, je serais tenté de débuter cet exercice par une métaphore qui plaira aux naturalistes : celui de l’écosystème.

Wikipédia nous en donne une définition éclairante : un écosystème est un ensemble formé par une communauté d’êtres vivants en interaction avec son environnement. Les composants de l’écosystème développent un dense réseau de dépendances, d’échanges d’énergie, d’information et de matière permettant le maintien et le développement de la vie”.

Nous sommes bien des êtres humains et devons reconnaître notre interaction permanente avec les gens qui nous entourent. Celles-ci peuvent être classées en plusieurs catégories : les interactions volontaires (je viens vous demander un renseignement), celles fortuites (je vous croise dans la rue ou dans le bus) et enfin, celles subies (vous êtes policier et vous me verbalisez).

Le bien vivre ensemble constituerait donc un monde dans lequel les interactions entre ses membres seraient toutes empreintes de soin, de considération et de reconnaissance.

A ce stade, je sens que votre visage s’anime d’un léger rictus… et je vous comprends : ce monde n’existe pas vraiment et nous perdons notre temps à le fantasmer, non?

Mais quand même, on peut faire mieux, non ?

2. Mieux vivre ensemble : pourquoi les choses en sont ainsi ? Quelles conditions pour y remédier ?

Pour reprendre notre métaphore du début, ce qui diffère de l’écosystème naturel (à ma connaissance), c’est sans doute l’implication émotionnelle de nos actes. Nous agissons et réagissons souvent en fonction de nos émotions. Ce qui caractérise beaucoup de nos émotions, c’est que nous ne les contrôlons pas ou très peu et que celles-ci ont un impact sur nos comportements.

Il se trouve aussi que nous sommes des êtres dotés d’un cerveau (Si, si, je vous assure) et que ce cerveau nous joue parfois des tours ! il nous amène souvent à des comportements peu compatibles avec le bien vivre ensemble :

  • l’interprétation 
  • le jugement
  • La catégorisation et ses stéréotypes

L’interprétation : notre cerveau tire des conclusions de certaines situations à partir des informations qu’il perçoit. le problème vient de la sélection de ces informations. Pour de multiples raisons (histoire personnelle, vécu émotionnel du moment, personnalité de l’interlocuteur …), nous sélectionnons ces informations et fort légitimement, tirons notre “vérité” de la situation. Sauf qu’il y a autant de “vérités” que de protagonistes !

Le jugement : fort légitimement et sur la base de cette vérité, nous décidons de notre position personnelle et récusons l’autre en le jugeant. C’est le moment des TU ES “…”.

La catégorisation et les stéréotypes : là encore, notre cerveau a horreur du vide et des efforts. Ainsi, sur la base d’informations perçues, il nous informe qu’il faut rapidement “classer” les personnes selon des critères issus de notre connaissance, notre histoire … C’est la catégorisation. Cette façon de procéder peut nous amener à porter un avis sur une personne sans même avoir échangé un instant avec elle. Danger !

Si à tout cela nous y ajoutons l’éducation (ai-je été invité dans mon enfance à aller vers les autres, à considérer que tous les êtres sont égaux ?), la culture géographique ou religieuse (qui peut amener à distribuer d’office des rôles entre hommes et femmes par exemple), nous sommes loin du compte et de la société du bien vivre ensemble !

3. Mieux vivre ensemble : que manque-t’il pour que nous avancions vers une société du “mieux vivre ensemble” ?

La célèbre étude d’Harvard qui a été récemment relayée par Robert Waldinger (*) nous révèle qu’un des ingrédients d’une vie LONGUE et HEUREUSE, est la qualité des relations avec notre environnement. Cette information devrait tout de même nous faire réfléchir !

Ensuite, comment avancer ?

> En développant la connaissance : plus nous connaissons notre propre fonctionnement (avec ses failles notamment), plus nous pouvons gagner en lucidité et ainsi éviter de tomber dans les pièges les plus grossiers que nous tend notre cerveau ! La psychologie sociale devrait donc être une matière largement diffusée et enseignée à tous les étages !

On y ajouterait évidemment les ingrédients des relations entre hommes et femmes afin de prévenir les abus et excès que les médias nous relaient aujourd’hui.

> Inciter au développement personnel dès l’enfance pour apprendre à tous à se connaître et à se développer sans attendre les accidents de la vie ou les séminaires de formation professionnelle … dont tous ne bénéficient pas. Cette démarche intègre la prise en compte des fondamentaux de la communication interpersonnelle. Apprendre à écouter, apprendre à dire dans agresser, sans blesser. Apprendre à négocier, à reconnaître ses erreurs, à évoluer dans ses positions personnelles sans que cela soit perçu comme une faiblesse ou un renoncement dommageable.

4. Mieux vivre ensemble : une proposition d’engagement 

Pour cette dernière partie, je m’empresse de citer ma source d’inspiration : Philippe Gabilliet.

L’auteur de plusieurs ouvrages dont “Eloge de la chance”, défend une théorie qui me semble le principal antidote à la situation.

Dans une argumentation très construite et documentée, il nous propose de travailler sur notre chance. Pas celle des jeux de hasard. Celle qui se construit par l’action quotidienne.

Vous souhaitez que les autres puissent être une chance pour vous ? Alors soyez une chance pour eux !

Cette chance peut se manifester de différentes manières : en accompagnant ses enfants à l’école, en tenant une porte à la personne qui nous suit, en offrant un sourire à son voisin.

Ces actions anodines en apparence peuvent agir sur les autres, non ?


Alors, chaque matin, demandons-nous : “pour qui vais-je être une chance aujourd’hui” ?

 Julien Ritzkowski
consultant pédagogique
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