ITW d’Antoine Foucher : le nouveau rapport au travail

Nov 30, 2023 | Non classifié(e)

Sommaire

1. Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Antoine Foucher, Président de Quintet Conseil, qui est un cabinet de Conseil en matière sociale, stratégie sociale. J’ai eu la chance d’occuper diverses fonctions de direction dans le public et le privé, notamment de diriger le Cabinet de la Ministre du Travail Muriel Pénicaud, pendant 3 ans.

2. Que faire pour créer un nouveau rapport au travail ?

Je pense que je regarderais dans quelles mesures les règles, les habitudes ou les us et coutumes de mon entreprise sont adaptés aux attentes contemporaines. Il y a besoin de plus d’autonomie, plus de responsabilités, plus de liberté dans le rapport au travail. C’est peu, la manière dont on a construit les entreprises jusqu’à présent et c’est assez contre-intuitif parce qu’on a eu tendance de beaucoup contrôler de mettre beaucoup de process, de faire beaucoup de réunions. Et à la fin, ce dont on se rend compte, c’est que, quand on lâche un peu la bride, on peut être beaucoup plus efficace collectivement.

3. Quels sont les freins qui nous empêchent de changer ?

Il y a quelque chose d’assez angoissant pour une société démocratique de se dire : “Oh la la ! On va vivre dans une société dans laquelle le travail ne permet plus de changer de niveau de vie. On va travailler sans doute autant, voire plus que la génération précédente. Comment est-ce qu’on va faire ? Parce que c’est la première fois depuis 70 ans que ça nous arrive.” 

Ce qui crée la résistance me semble-t-il, c’est que ressentir qu’il y a quelque chose de fondamental dans le travail qui est en train de changer. Ce ne sont pas les gens qui sont devenus flemmards. C’est quelque chose dans le travail en lui-même qui est en train de changer. Une fois qu’on comprend ça, on comprend que c’est rationnel. Ce n’est pas une épidémie de flemme qui est en train de sévir sur la France. Ça, c’est un préjugé, je pense, qui empêche de prendre tous les actes qui permettent de fidéliser les collaborateurs, de les faire venir, de donner envie de bosser pour l’entreprise qu’on dirige.

3. Quel est votre regard sur les nouvelles générations ?

À chaque génération, on a tendance à dire que ceux qui arrivent après, c’est moins bien, qu’ils sont moins bien formés qu’ils parlent moins bien qu’ils connaissent moins de choses. Il y a quelque chose dans ce discours-là de très traditionnel et qu’on entend tout le temps. Il faut comprendre aussi que ces jeunes générations s’adaptent. Puisque le travail ne permet pas de beaucoup mieux vivre que les parents, puisqu’on ne va pas travailler beaucoup moins que les parents. Le travail sera moins central que nos parents. Ce qui sera central, c’est la vie personnelle. Ce n’est pas complètement irrationnel et ce n’est pas de la flemme de faire ça parce qu’on peut s’investir beaucoup et beaucoup travailler pour s’occuper de ses enfants, de ses parents.

Ce qui est important de comprendre, c’est que ça ne sert à rien de lutter contre notre époque. Ce qu’il faut faire, c’est d’essayer de prendre l’énergie qu’il y a quand même. Parce qu’on a tous besoin de travailler pour se réaliser on a besoin d’aimer notre travail, on a besoin que le travail soit une passion et on a besoin qu’il ait du sens. Et donc je le prendrais plutôt comme une chance pour essayer de faire bouger l’organisation, que comme une menace ou un problème. Les salariés, aujourd’hui, à cause de la démographie sont dans un rapport de force qui n’est pas le même qu’il y a 10 ou 15 ans. Je pense que chaque DRH n’a jamais eu autant de difficultés à recruter qu’aujourd’hui et la mauvaise nouvelle, c’est que ça va durer. Parce que c’est une question démographique, la population active en France va arrêter d’augmenter.

Si je peux donner un humble conseil : au lieu de résister, essayez de comprendre ce qui se passe, de s’adapter et d’en tirer le meilleur. Parce qu’il y a du bon dans le faire de vouloir un boulot qui ait du sens, pour pouvoir s’engager à fond. C’est une bonne nouvelle au fond.

Pour retrouver l’intégralité de l’ITW en vidéo, cliquez-ici.

 

 Julien Ritzkowski,
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