Bonjour Ludivine, peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a donné envie de devenir animatrice en fresque du facteur humain ?
Oui bien sûr, j’ai passé ces dix dernières années en Australie où j’ai travaillé en tant que Responsable RSE dans un grand groupe français pour le marché australien et néo-zélandais. J’ai mis en place pas mal d’actions différentes pour éduquer l’entreprise à la RSE et favoriser des prises de conscience, mais j’ai aussi rencontré beaucoup d’obstacles.
En discutant avec des pairs, j’ai réalisé que nous partagions des challenges similaires :
– la sensibilisation et l’accès aux données factuelles ne suffisent pas à faire changer les comportements
– beaucoup d’entreprises fonctionnent en silos, chaque service est dans son couloir de nage alors que la nature des sujets RSE requiert de travailler de façon transversale
– la plupart d’entre nous avons développé des réflexes compétitifs à l’école dès le plus jeune âge, ce qui bloque parfois la collaboration au sein même des équipes
Je me suis alors rendu compte petit à petit que je devais me former à la conduite du changement en entreprise et à la facilitation pour aider les équipes à véritablement “faire équipe” afin d’accompagner au mieux les entreprises dans leurs stratégies RSE.
En rentrant en France, je me suis formée à la fresque du facteur humain, qui s’intéresse à la question : pourquoi, lorsque nous devons ou que nous souhaitons changer, nous n’y arrivons pas toujours. C’est un formidable outil pour amorcer une démarche de conduite du changement en entreprise.
Comment décrirais-tu la fresque du facteur humain à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ?
La fresque du Facteur Humain, c’est :
- un atelier collaboratif introduisant des notions de sciences cognitives
- un outil de diagnostic révélant les obstacles et les leviers vis-à-vis du changement
- un point de départ dans un parcours de transformation individuel et collectif
La fresque du Facteur Humain apporte un éclairage sur ce qui est en jeu dans l’évolution de nos comportements face aux transitions en cours.
Elle permet de croiser les perceptions et a pour but de renforcer notre capacité d’agir!
La fresque, parce qu’elle se focalise sur un comportement que nous n’arrivons pas encore à adopter, peut être organisée sur toute sorte de thèmes, par exemple :
– Expérimenter en entreprise, quels mécanismes nous empêchent d’innover ?
– Trouver son rythme dans une société obsédée par la rapidité et par le court-termisme.
– Cultiver l’entraide dans une équipe.
– Comment mieux tirer parti des formations que je suis ? etc.
C’est un atelier organisé en inter ou en intra.
L’expérience apprenante collective permet de mieux comprendre à quel moment il y a un blocage et comment le transformer en opportunité pour avancer et retourner la situation. Il y a des moments en duo et en trio. C’est très visuel, elle comporte un plateau de jeu et des cartes, ce qui facilite le dialogue et le partage.
Nous voyons en premier les émotions, puis les réactions cognitives.
Concrètement un facteur humain, c’est la contribution humaine à un événement.
Quand on l’utilise au pluriel et qu’on parle ”DES facteurs humains”, cela regroupe les biais cognitifs mais aussi d’autres facteurs comme les habitudes, l’apprentissage, les croyances, etc.. L’atelier permet de comprendre que certains de nos biais peuvent nous limiter dans l’adoption d’un comportement mais qu’ils peuvent aussi parfois le faciliter, tout est question de perspective.
Par ailleurs, il faut bien comprendre que c’est une petite graine que l’on plante. L’atelier réveille des prises de conscience. C’est très intéressant dans un parcours de conduite du changement en entreprise pour ouvrir la brèche.
Quels sont les résultats observés chez les participants après avoir travaillé sur la fresque du facteur humain ?
Les feedbacks sont hyper positifs, ils apprennent des choses et repartent avec des outils. Ils apprécient également de ne pas être seuls dans la démarche, ils s’enrichissent en écoutant les autres.
La dernière fois que je l’ai animée en entreprise, la directrice de l’équipe m’a laissé un retour très encourageant : « Nous avons vécu une fresque du facteur humain avec mon équipe sur le thème de l’entraide comme un véritable booster. Au-delà de la méthode de la fresque que je trouve très pertinente et progressive ; le duo de facilitatrices Ludivine et Eléonore nous a permis d’instaurer, avec subtilité, la confiance nécessaire pour se dire les choses et exprimer nos besoins d’entraide.
Le résultat ?
En forte attente face à la notion d’équipe avec parfois le sentiment d’une sorte d’utopie, je sens qu’avec la FFH, nous avons posé les bases pour cheminer ensemble. L’atelier nous a permis de changer notre vision collective de l’équipe. »
Quel est le petit + de tes accompagnements ?
Ma touche personnelle : rendre le moment joyeux et dynamique ! Je prends soin de l’expérience, qu’elle soit sensorielle avec de la musique, de quoi manger un petit morceau et je choisis des endroits très lumineux.
Interview réalisé par Alix Lassarat – Chargée marketing